«Je me trouve souvent face à des situations choquantes ou à des choses qui peuvent m’affecter, mais je n’ai personne avec qui les partager... J’aimerais pouvoir compter sur une personne de confiance, qui m’accompagnerait et me consolerait, quelqu’un avec qui je pourrais décompresser. » – Jeune participant à la consultation régionale « Positive Learning » (Afrique de l’Ouest et Afrique centrale.

L’Organisation mondiale de la Santé estime que jusqu’à 50 % des troubles de santé mentale débutent à l’âge de 14 ans. 10 % des enfants et des adolescent(e)s à travers le monde souffrent de troubles mentaux, mais la plupart ne cherchent pas d’aide ou ne reçoivent pas de soins. Selon la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH/sida (ICW), « le soutien à la santé mentale et au bien-être émotionnel est l’un des aspects les plus négligés du traitement, des soins et du soutien dans le cadre de la riposte au VIH. »

Les adolescent(e)s et les jeunes vivant avec le VIH sont confronté(e)s à des défis particuliers pour gérer les traumatismes liés au VIH et, notamment, les mauvais traitements, les moqueries, le rejet, l’exclusion et le déni de services. Le lourd fardeau du traumatisme causé par de nombreux facteurs de stress tels que leur expérience au moment du diagnostic ou lorsque des informations sur leur statut sérologique sont partagées, le décès des parents ou d’autres membres de la famille, la stigmatisation et la violence physique ou sexuelle, l’isolement et le manque de soutien familial et social, peut conduire au désespoir et à la dépression chez les apprenant(e)s vivant avec le VIH. L’auto-stigmatisation chez les adolescent(e)s et les jeunes vivant avec le VIH et chez les jeunes populations clés est un phénomène courant.

Ces facteurs s’accumulent et entraînent des problèmes complexes de santé mentale, une mauvaise observance aux antirétroviraux et un désengagement du système de prise en charge. L’OMS recommande d’apporter un soutien psychosocial et de prévoir des interventions psychosociales pour tou(te)s les adolescent(e)s et jeunes vivant avec le VIH dans le cadre d’une offre de services intégrée. Une approche exhaustive de la réduction des risques dans le contexte de la consommation de drogues, favorisant des réponses non punitive fondées sur des preuves, est également de plus en plus perçue comme une composante importante du soutien à la santé mentale et au bien-être des apprenant(e)s. 

Mental health & psychosocial well-being

Recommandations

6.1Offrir une formation et un soutien au personnel éducatif pour qu’il reconnaisse les signes avant-coureurs liés à la santé mentale et au bien-être des apprenant(e)s.

6.2Anticiper et répondre aux problèmes de santé mentale rencontrés par les adolescent(e)s et les jeunes vivant avec le VIH et les jeunes populations clés tels que la dépression, l’anxiété, l’auto-stigmatisation et les traumatismes liés au rejet familial..

6.3 Anticiper et répondre au stress et au traumatisme des apprenant(e)s issu(e)s de familles touchées par le VIH, y compris le fardeau des soins, l’insécurité financière et le deuil.

6.4 En plus du soutien individuel apporté aux apprenant(e)s, envisager d’impliquer les parents / aidants et les frères et sœurs en faveur du renforcement global de la famille lorsque l’adolescent(e) ou le/la jeune concerné(e) y consent. Bien que la confidentialité soit primordiale, l’engagement de la famille est également important pour surmonter la stigmatisation et faire évoluer les normes relatives à la santé mentale des adolescent(e) s et des jeunes.

6.5 Établir des liens avec les services de santé mentale adaptés aux adolescent(e)s et aux jeunes et orienter ces dernier(ère)s vers ces services et vers d’autres sources de soutien dans la communauté, y compris le soutien par les pairs. Fournir des informations sur les outils et services numériques de soutien en santé mentale efficaces et confidentiels, sur les lignes d’assistance téléphonique ou les robots de conversation auxquels les apprenant(e)s peuvent avoir accès, tout en veillant à ce que les apprenant(e) s soient sensibilisé(e)s au cyberharcèlement, à la protection des données à caractère personnel et à la prévention de la violence en ligne.

6.6 Offrir une formation au personnel éducatif afin de prévenir et de lutter contre la consommation de drogues / d’alcool grâce à des approches non punitives fondées sur des preuves, qui transforment les incidents en opportunités de promotion de la santé par le biais de conseils, d’orientation, d’aide au sevrage et d’autres mécanismes de soutien.