«Les écoles ne sont pas coordonnées avec les établissements de santé locaux pour offrir un environnement sûr et convivial aux jeunes vivant avec le VIH, et cela doit changer. » – Jeune participant à la consultation régionale « Positive Learning » (Asie et Pacifique).

Les faits démontrent que l’association de politiques et programmes de lutte contre le VIH à la SDSR se traduit par de meilleurs résultats en matière de dépistage du VIH, une utilisation plus systématique du préservatif, une meilleure qualité des soins, une réduction de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH et une amélioration de la couverture, de l’accès et de l’utilisation des services de SDSR et de lutte contre le VIH.

La santé et les droits sexuels et reproductifs font également partie intégrante de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes et des filles, et sont étroitement liés au maintien des filles à l’école et à la prévention de l’abandon scolaire. La SDSR comprend l’autonomie corporelle (le contrôle de son propre corps), la sécurité face aux IST et à la violence sexuelle / basée sur le genre, la capacité de décider quand, comment et avec qui exprimer sa sexualité et le droit de décider quand et avec qui avoir des enfants.

La Commission Guttmacher-Lancet sur la santé et les droits sexuels et reproductifs inclut les éléments suivants dans sa définition générale de la SDSR : les services contraceptifs, les soins maternels et néonatals, la prévention et le traitement du VIH et du sida, les soins pour les infections sexuellement transmissibles (IST), l’éducation complète à la sexualité, l’avortement sans risque, la prévention, la détection et les conseils en matière de violence basée sur le genre, la prévention, la détection et le traitement de l’infertilité et du cancer du col de l’utérus, et les conseils et les soins en matière de santé sexuelle et de bien-être.

Faire participer les adolescent(e)s et les jeunes vivant avec le VIH à la conception, à la mise en œuvre, au suivi et à l’évaluation des services conduit à des améliorations significatives de la qualité, de l’accessibilité et de l’acceptabilité des services. Les exigences relatives au consentement des parents, par exemple, peuvent constituer un obstacle important à l’accès aux services. Un programme plus large d’implication des familles et de la communauté peut contribuer à modifier les normes relatives à la sexualité et à la SDSR des adolescent(e)s et des jeunes, à condition que cela se fasse de manière à ne pas compromettre la confidentialité ou l’autonomie des adolescent(e)s et des jeunes.

Sexual & reproductive health & rights

Recommandations

5.1Consulter les réseaux locaux de PVVIH et de jeunes pour identifier une liste de prestataires de services de SSR accessibles, efficaces et adaptés aux adolescent(e) s et aux jeunes vers lesquels les apprenant(e)s ou leurs parents / aidants peuvent être orienté(e)s.

5.2Veiller à ce que l’école réponde aux besoins et aux droits spécifiques des adolescentes et des jeunes femmes en matière de SSR et, notamment, en veillant à ce que les apprenantes aient accès à des produits d’hygiène menstruelle de qualité, à des installations sanitaires et à l’eau potable, et qu’elles sachent où trouver des moyens de contraception et des services d’avortement et des soins post-avortement sûrs et légaux.

5.3 Aider les adolescentes enceintes et les jeunes parents à exercer leur droit à l’éducation en les dirigeant vers des services de soins prénatals et postnatals ou, si possible, en les intégrant dans les services de santé scolaire existants. Leur fournir (ou les diriger vers) des services de soutien tels que la garde d’enfants et leur proposer des arrangements et un emploi du temps adapté afin qu’ils/elles puissent poursuivre leurs études de manière assidue. Soutenir l’observance du traitement des apprenantes enceintes et allaitantes afin de protéger leur propre santé et de prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant.

5.4 Promouvoir le partage d’informations aux apprenant(e) s  et aux parents / aidants sur la vaccination contre le papillomavirus humain (PVH) et la mise en relation avec les services, en reconnaissant que les jeunes femmes vivant avec le VIH courent un risque accru de contracter le PVH et le cancer du col de l’utérus.

5.5 Encourager les comportements positifs et favorables à la santé chez tous les adolescent(e)s et les jeunes, y compris les jeunes populations clés. Chez les adolescents et les jeunes hommes, cela implique de veiller à ce qu’ils aient accès aux préservatifs et à l’information sur leur utilisation, au dépistage et au traitement du VIH et des IST (y compris aux autotests de dépistage du VIH), aux services de circoncision masculine médicale volontaire (le cas échéant) et qu’ils soient orientés vers des services spécialisés pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (lorsque ceux-ci sont sûrs et disponibles). Veiller à ce que l’éducation et les conseils promeuvent des environnements non stigmatisants, des normes d’équité entre les genres et des masculinités positives (en faisant référence à la transformation des normes de masculinité socialement construites de manière à ce qu’elles soient moins nuisibles).

5.6 Veiller à ce que les apprenant(e)s sachent ce qu’est la prophylaxie pré et post-exposition (PrEP et PEP), dans quelles circonstances elle peut être prescrite et comment y accéder. S’assurer que les enseignant(e)s et les apprenant(e)s comprennent le principe « indétectable = non transmissible » (U=U) : le fait de suivre un traitement antirétroviral efficace avec une charge virale indétectable signifie que le VIH ne peut pas être transmis aux partenaires sexuels.